lundi 7 novembre 2011

Métamorphoses de l'intergénérationnel le 14 janvier 2012


Samedi 14 janvier 2012

JOURNEE D’ETUDE
Les métamorphoses de l’intergénérationnel

Université Paris-Sorbonne
Amphi Michelet — 9h30-12h30 – 14h-16h30 [ou amphi Champollion pour la matinée]
Entrée : 46 rue Saint-Jacques 75005 Paris


            « Ainsi, non seulement la démocratie fait oublier à chaque homme ses aïeux, mais elle lui cache ses descendants et le sépare de ses contemporains ; elle le ramène sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur. » [De la Démocratie en Amérique, II, 2e part, chap. III]

Le diagnostic semblait bien établi par Tocqueville : avec l’esprit des temps démocratiques, le lien entre générations, comme le lien social, sont voués à se distendre. L’individualisme tend à éloigner ceux qui, dans l’univers aristocratique, étaient des « prochains », qu’ils soient membres d’un même clan ou d’une même caste. Mais faut-il en déduire que le lien intergénérationnel est condamné à disparaître, voire, comme certains le proclament, que le rapport entre les  générations doit aujourd’hui être conçu sous la forme de l’opposition voire de la guerre ?

C’est sur ces questions qu’il convient de nos jours d’approfondir le diagnostic tocquevillien sur le lien intergénérationnel. Sans doute ne faut-il pas céder à un optimisme béat, mais force est tout de même de constater que, 150 ans après La Démocratie en Amérique, l’exigence de transmission n’a pas disparu, les liens familiaux, bien que reconfigurés, ne sont pas affaiblis, le souci de la solidarité ne cesse d’occuper l’agenda politique. On assiste à des formes nouvelles, souvent informelles, de solidarité de proximité, dont les aidants bénévoles sont l’une des manifestations les plus remarquables. S’agit-il là d’ultimes et archaïques résistances à l’individualisme marchand condamnées à s’effacer à brève échéance ou, au contraire, de signe d’une métamorphose du lien intergénérationnel ?

L’intention de cette journée d’étude, co-organisée par le Collège de Philosophie et l’Observatoire de l’intergénérationnel, avec le soutien du Campus Lab de la Macif/Maif/Mutuelle des motards et de l’Equipe d’Accueil 3559 « Rationalités contemporaines » de la Sorbonne, est d’explorer cette seconde hypothèse.

Plus précisément, il s’agira d’abord de repérer les éléments qui autorisent à refuser, malgré toute sa séduction, le scénario partiel et réducteur d’une « lutte des générations ». Ensuite, il faudra tenter de mettre au jour, à partir d’un essai de topographie du lien, les mécanismes contemporains de reconfiguration de l’intergénérationnel : comment ce lien parvient-il à se retisser non pas du haut d’une contrainte sociale déconsidérée, mais du bas des exigences de l’individu lui-même ?  Enfin, cette journée entendra réfléchir sur les leviers politiques, économiques et sociaux qui permettraient d’étayer et de renforcer cette reconfiguration en cours, tant à propos des solidarités primaires et familiales qu’à propos des solidarités secondaires.

Comité scientifique : Claudine Attias-Donfut (sociologue, CNAV), Eric Deschavanne (philosophe, Conseil d’Analyse de la société, Collège de Philosophie), Serge Guérin (sociologue, ESG MS), André Masson (économiste, EHESS – Ecole Economique de Paris), Pierre-Henri Tavoillot (philosophe, Paris IV-Collège de Philosophie, EA 3559), Cécile Van de Velde (sociologue, EHESS), Juliette Weber (Campus Lab.)

Le programme détaillé sera communiqué prochainement

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